A l'usage unique de
Les premiers fonciers supports d'un "Réinventer Paris" nouvelle manière sont mis au concours pour des projets urbains innovants, mais dont le développeur aménageur est déjà connu : la "promotrice" d'intérêt général Sem PariSeine. Selon son président, Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il y en aura d'autres, portés également par la Sem, dont la directrice générale, Ariane Bouleau, veut faire une véritable "motrice" d'un mouvement au bénéfice de la ville et de ses habitants, dans une démarche bas carbone et d'adaptation au changement climatique. D'ailleurs, le cahier de charges des trois concours lancés ce 11 juillet sera tout bonnement le complexe et détaillé PLU bioclimatique de Paris, désormais arrêté, mais applicable par anticipation, a rappelé Stéphane Lecler, directeur de l'urbanisme parisien, lors de la réunion de lancement au Pavillon de l'Arsenal, réunion co-organisée et animée par Cadre de Ville.
photo Sem PariSeine
Le modèle économique des trois opérations lancées par la Sem PariSeine est limpide, répond Ariane Bouleau à un architecte qui s'inquiète de savoir où la "promotrice publique" va trouver les financements des ambitieux volets désimperméabilisation", "renaturation", "plantation d'arbres", et "qualité du logement selon le référentiel Girometti-Leclercq". "Le choix du montage en promotion publique, avec la Sem PariSeine comme maître d'ouvrage de toute l'opération permet d'affecter la totalité des résultats du bilan à la qualité et à la nature, ainsi qu'au maintien et à la modernisation des services publics", explique-t-elle. L'objet social de la Sem a été modifié en 2021 : "la construction, l'aménagement urbain, la transformation d'ensembles complexes et la gestion de sites" sont devenus ses missions.
Le président de la Sem a relevé en introduction la différence de modèle avec celui des premiers "Réinventer Paris". "Dans le modèle de promotion publique validé par le Conseil de Paris, dit-il, le contrôle du foncier et de l'opération reste à la puissance publique à travers sa Sem - et à travers l'organisme de foncier solidaire (OFS) pour les BRS. De même, il permet d'imposer des clauses anti-spéculatives dans les contrats de cession de logements en accession libre." Les prix de sortie des logements libres, précise Ariane Bouleau, seront calés "sur le bas de fourchettes parisiennes dans les arrondissements concernés".
L'inventivité des architectes
On ne devra pas concevoir ces projets "comme avant", avertit Ariane Bouleau, qui attend beaucoup de "l'intelligence des architectes". S'il y a innovation, elle consistera à tenir ensemble des contraintes nombreuses et variées. Les projets devront être "adaptés aux enjeux climatiques, notamment par l'utilisation de matériaux de réemploi et biosourcés", développe la directrice de la Sem, pour qui ils seront "pilotés par le bilan carbone". De ce point de vue, ils seront encadrés par le PLU bioclimatique et son OAP "Construction neuve", Autre défi : celui de l'organisation harmonieuse des programmes, malgré la contrainte de pleine terre et de végétalisation.
Le défi lancé à l'inventivité des architectes s'incarne dans trois mini ou micro projets dans les 13e, 14e et 20e arrondissement de Paris. En secteurs habités, ils portent sur des parcelles où sont déjà des bâtiments des services municipaux, qu'il convient, selon les cas, de déconstruire avec réemploi, ou de conserver et valoriser. En secteurs constitués, il s'agit de créer de nouvelles surfaces en respectant le contexte, très différent dans les trois sites. De premières faisabilités ont été réalisées, mais elles seront réinterrogées dans le cadre des concours, à l'occasion de réunions de concertation avec habitants et élus.
Les groupements auront obligatoirement l'architecte comme mandataire, co-traitant avec un paysagiste éventuellement écologue (des enjeux de biodiversité se posent dans tous les sites). Le calendrier est légèrement décalé selon les sites, pour permettre le travail de la maîtrise d'ouvrage. Le premier lauréat sera désigné fin décembre. Les architectes retenus pour concourir, à raison de trois par site, seront indemnisés : 10 000 euros pour les deux premiers sites, 15 000 euros pour le troisième.
R. C.
photos et plans Sem PariSeine
Le premier site est le plus grand. Il concerne une parcelle de 1 253 m² située à l'angle du 16 bis Ernest et Henri-Rousselle et du 4 rue Damesne dans le 13ème arrondissement de Paris. Le site est aujourd'hui occupé par un atelier de propreté utilisé par la Direction de la propreté et de l'eau de la Ville constitué de deux bâtiments et d'une construction en préfabriqué installée dans la cour et par un atelier de bûcherons et élagueurs affecté à la Direction des espaces verts et de l'environnement de la Ville composé d'un bâtiment en brique à conserver et valoriser, d'une cour pavée et de quelques constructions en fond de cour.
Le programme mixte prévoit la création d'environ 2 400 m² sdp dans deux bâtiments : 670 m² pour les locaux de la direction des espaces verts, 490 m² pour la direction de la propreté, 9 logements en accession libre, et 4 logements en bail réel solidaire. L'opération se fera à tiroirs en deux phases pour maintenir l'activité des services techniques.
Dépôt des candidatures pour le site Rousselle/Damesme : 11 septembre 2023
Sélection des trois équipes admises à concourir : 9 octobre
Dépôt des offres : fin novembre
Jury pour désignation du lauréat : début janvier 2024
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Le terrain d'une superficie de 682 m², le long de la rue Bardinet, est occupé par un bâtiment en préfabriqué datant des années 70, qu'il conviendra de déconstruire avec réemploi. "L'expertise économie circulaire sera portée par la maîtrise d'ouvrage", précise Ariane Bouleau, qui ajoute que l'expertise développement durable sera également le lot de la Sem. De la pleine terre est déjà présente, et notamment un jardin au milieu de grands immeubles voisins. avec lequel il faudra se connecter pour créer un "corridor" de biodiversité jusqu'à la rue.
Le programme là encore mixte prévoit la création dans ce tout petit espace de 880 m² sdp, dont 5 logements en accession libre, 3 logements en BRS, et un équipement ouvert au public. d'environ 270 m².
Dépôt des candidatures pour le site Bardinet : 21 août 2023
Sélection des trois équipes admises à concourir : 13 septembre
Dépôt des offres : début novembre
Jury pour désignation du lauréat : fin décembre
> Accéder au téléchargement du dossier de consultation phase candidatures
Au 267 de la rue des Pyrénées, le long de la rue, un bâtiment à rez-de-chaussée à caractère patrimonial devra être valorisé en témoignant de l'histoire du site, en conservant ou réutilisant les éléments existants. Le foncier de 306 m² doit porter un programme de 900 m² sdp dont 320 m² pour moderniser les locaux de la direction de la propreté, 8 logements en accession et 1 logement en Bail réel solidaire (BRS).
Dépôt des candidatures pour le site rue des Pyrénées : 4 septembre 2023
Sélection des trois équipes admises à concourir : 28 septembre
Dépôt des offres : fin novembre
Jury pour désignation du lauréat : début janvier 2024
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