En deux vagues, en février puis en juillet 2023, 444 structures ont investi l'ancien siège de l'AP-HP, profitant des loyers très avantageux proposés par la coopérative Plateau Urbain. Il s'agit bien sûr de ne pas laisser vide ces locaux promis à une mutation radicale, dans le cadre du projet d'"Hospitalités citoyennes" porté par le groupement associant BNP Paribas à Apsys et à RATP Solutions Ville, aux côtés de Dominique Perrault Architecture, H2O, Martinez Barat Lafore, Nicolas Dorval Bory et de l'Atelier Roberta. Mais la véritable ambition de cette phase test de 18 mois est de préfigurer les usages futurs, notamment le socle actif qui doit permettre d'ouvrir cet ensemble introverti sur la ville.
La consultation, qui vise à donner une seconde vie à cet IGH, près de 50 ans après son inauguration, avait été lancée en janvier dernier par le conseil syndical de la tour, à l'initiative du groupe Giboire, principal copropriétaire. Il s'agit de repenser complètement les usages et la programmation de cette figure emblématique du paysage nantais, ainsi que son insertion urbaine. Au terme de la seconde phase de consultation, c'est finalement le groupement PCA Stream/Magnum Architectes & Urbanistes qui a été retenu. Il rentre aujourd'hui en discussion exclusive avec le groupe Giboire pour donner corps au projet.
La métamorphose de la rue Garibaldi se poursuit avec le lancement de la phase 3 de l'opération, entre la rue d'Arménie et la Grande rue de la Guillotière, soit un linéaire de 630 m. Sur un total de 2,7 km, 1,3 km ont déjà été réalisés. La maîtrise d'oeuvre a été confiée à Ilex/Ingérop. La requalification de cet axe majeur s'accompagne d'interventions connexes sur les voies et places adjacentes.
L'architecte, critique, enseignant... et journaliste, disparu ce 8 octobre, laisse, en quarante ans de productions écrites, une somme indispensable de repères éclairés pour l'action urbaine et même foncière. Il ne considérait l'architecture que comme une dimension de la ville, à commencer par son sol. Elle était, surtout, confrontée à la recherche de la forme et des typologies adéquates aux "structures de groupements humains". Si le logement colectif est la forme vernaculaire de l'habiter au XXe siècle, comme le suppose Lucan, quelles marges de manoeuvre restent aux maîtres d'ouvrage ou concepteurs, sinon celles de l'insertion urbaine, et, partant, des questions de morphologie et de fonctionnement de la ville ? Ses stratégies proposées pour "construire en quartiers anciens" - autour de la question des centres, du périurbain, des faubourgs - revêtent une évidente actualité.