"La transition écologique passera de façon prioritaire dans les QPV", insiste Matignon, en marge du Comité interministériel des Villes qui s'est tenu vendredi 27 octobre à Chanteloup-les-Vignes, sous l'égide de la Première ministre et en présence de nombreux ministres, élus locaux et responsables d'associations. Parmi les nouvelles orientations présentées par Elisabeth Borne figurent notamment le lancement d'un concours d'architectes pour renaturer 10 QPV, concours évoqué par Emmanuel Macron à Marseille le 26 juin dernier. De plus, 24 nouveaux "Quartiers résilients" bénéficieront d'un soutien renforcé de l'Anru pour s'adapter au réchauffement climatique. D'autres mesures visent à soutenir la création d'entreprises dans les QPV ou encore à renforcer la présence des services publics, par exemple à travers la généralisation des cités éducatives à l'horizon 2027. Mais le gouvernement s'attaque aussi aux politiques d'attribution des logements sociaux qui contribuent à "concentrer" l'extrême pauvreté dans les QPV. Patrice Vergriete doit envoyer dans les prochains jours une circulaire aux préfets, les enjoignant à ne plus attribuer de logements DALO dans ces quartiers et Matignon annonce la publication, dans les prochaines semaines, d'un décret d'application de loi 3DS, permettant de créer des résidences à enjeu prioritaire de mixité sociale.
Construites dans les années 1960, les cités Marcel Cachin et Marcel Paul, situées dans le Quartier Sud de L'Île-Saint-Denis, feront bientôt peau neuve. La SPL Plaine Commune Développement, qui a été désignée aménageur en juin 2023, aura la lourde charge de superviser la démolition de 3 tours de 286 logements au total, et de bâtiments dans le diffus. Ces différents ensembles laisseront place à une offre de logements mixte, le Quartier Sud comptant actuellement 90 % de sociaux. Il s'agira également d'aménager de vastes espaces publics végétalisés dédiés aux piétons qui devront, en outre, mettre davantage en valeur la Seine et ses berges. Bien que l'architecte-urbaniste Catherine Tricot ait établi un premier plan masse en 2021 et que l'agence Philippon-Karl l'ait retravaillé en 2022, les élus municipaux souhaitent encore approfondir certains volets.
La communauté urbaine du Grand Reims a le projet de donner une deuxième vie au site des anciennes Verreries Mécaniques Champenoises (VMC) situé à cheval entre les communes de Reims et de Saint Brice Courcelles. Alors que l'usine produisait autrefois des bouteilles en verre, des bocaux, des pots et de la vaisselle de table, l'actuelle friche est appelée à devenir un nouveau morceau de ville avec des logements et des activités en lien avec le projet "Berges du canal". En attendant de mettre au point son projet, la collectivité lance une occupation temporaire de trois ans pour sécuriser et animer le lieu mais aussi préfigurer la future programmation.
Le parking de 110 places de la gare de Grasse ne sera peut-être bientôt plus qu'un souvenir... Afin de rendre ce site plus agréable, mais aussi permettre une meilleure gestion des eaux pluviales, la Communauté d’agglomération du Pays de Grasse envisage de transformer la parcelle de 2 860 m² en un "jardin de pluie". Des espaces végétalisés, de détente ainsi que du mobilier urbain viendraient ainsi améliorer les qualités paysagères et environnementales des lieux. Pour l'aider dans cette démarche, la collectivité s'est appuyée sur l'AMI "Quartier de Gare" lancé en 2016 par la Région Paca, mais aussi, plus récemment, sur les contributions d'étudiants paysagistes d'Angers.
Sur le site de l’ancienne gare d’Audincourt, la commune prévoit un projet à vocation habitat. Audincourt a d’ores-et-déjà acquis la majorité des parcelles de la friche et finalise ses recherches de maîtrise d’œuvre pour l’aménagement de logements et d’espaces verts sur 2,3 hectares. Deux hypothèses se profilent, l’une prévoyant 44 logements et l’autre 70.
La crise vient de loin. Malgré une reprise de +30% au mois de septembre, les mises en chantier baissent entre -16% et -17% par rapport aux 24 derniers mois. Les autorisations annoncent, elles, une poursuite de la baisse, à 371 000 permis de construire attribués en douze mois fin septembre. On est loin du pic de 435 000 chantiers ouverts en douze mois à fin décembre 2017, alors que, déjà, la baisse des taux d'intérêt ne compensait plus l'effet de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des ménages. Des prix partis ensuite "en lévitation" pour reprendre l'expression du CGEDD. Une forme de sur-offre était en train de se constituer, annonçant les difficultés actuelles renforcées par le retour de l'inflation et la hausse des taux d'intérêt. Ainsi, à la veille du Covid, on était déjà redescendu à 382 000 logements mis en chantier, avant un rebond post-Covid à peu près au même niveau : entre 380 000 et 390 000 pendant 6 mois de 2021.